[Pagus] Promenade féérique

Il est dans notre pays occitan une forêt que l’on nomme parfois La Petite Brocéliande. Comme sa grande sœur Bretonne, cette forêt entre l’Aude et l’Ariège nous offre un voyage magique à la rencontre du Petit Peuple.

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Dès les premiers pas dans cette végétation très dense, les images se brouillent comme l’eau qui ondule.

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Pourtant, l’Autre Monde ne nous est pas tout à fait ouvert et ne le sera qu’à la condition de se laisser guider vers le roc aux champignons. Il n’en existe qu’un seul dans toute la forêt ! La difficulté se trouve alors dans le dosage de la ration de champignons à avaler pour ouvrir le voile de l’Autre Monde sans y sombrer pour l’éternité…

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C’est bon, nous sommes passés !

 

Les Êtres mystérieux qui habitent ce lieu ne sont désormais plus un secret pour nous. Voici donc en exclusivité des preuves à l’appui avec ces quelques photographies.

 

Le voile s’ouvre d’abord sur une Fée qui accompagne le vent avec sa harpe.

Un instant musical avec cette harpe naturelle

Puis nous rencontrons ce petit Korrigan venant de cacher son trésor au creux d’un rocher tapissé de mousse. Combien sont-ils à cacher des trésors ainsi ? Nul ne peut le savoir mais il est connu que les Korrigans s’amusent à amasser de grandes richesses.

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Une pierre dressée marque la présence d’un lieu sacré.

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Au cœur d’une clairière, une jeune princesse reste endormie par un puissant sortilège. Je vous déconseille de vous approcher sous peine d’être transformé par la sorcière des lieux.

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Lorsque la forêt devient moins dense et laisse place à une mer de rochers, nous entrons dans le territoire des géants et des nains.

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Puis, doucement, les effets des champignons s’estompent nous séparant petit à petit de cette féérie et nous laissant rentrer chez nous pleins de rêves dans la tête.

 

Informations pratiques : La forêt de Nébias se trouve à 1h de Carcassonne, 1h de Foix, 1h30 de Perpignan, 2h de Toulouse.
A l’entrée de la forêt, un petit plan propose deux sentiers (dont un morceau commun), 1h30 pour l’un et 2h30 pour l’autre. Tout est très bien balisé mais au cœur de la forêt, deux autres possibilités de promenade sont proposées. Nous avons donc marché pendant 3h ! Prévoir également des affaires chaudes et de quoi se protéger de la pluie.

Bonne balade

[Pagus] Stage de survie en nature

Fortement sollicitée par mon compagnon Marzin (vive le CE de sa boite…), je me suis retrouvée à participer avec lui à un stage de survie pour notre dernier week-end de septembre.

Les consignes étaient claires sur ce qu’on devait prendre dans notre sac ET RIEN D’AUTRE :

  • un sac de couchage
  • une tenue de randonnée
  • une paire de chaussettes de rechange
  • une tenue de pluie
  • une paire de gant, un bonnet
  • une gourde
  • une gamelle, une cuillère et un verre (en métal de préférence)
  • une lampe de poche
  • un couteau
  • un sac poubelle (30 litres)
  • appareil photos autorisé

Vous l’avez compris, pas de technologie, ce qui paraît logique, mais pas non plus de tente ni de nourriture…

RDV le samedi matin à 8h30 à  la ferme. Nous y prenons notre petit déjeuner, le dernier repas avant de partir.

Le stage, à proprement parler, commence avec la présentation de quelques exemples de pièges pour animaux. Il ne faut pas oublier de mettre un appât !

Nous partons enfin. Une marche d’un peu plus de 2h sans grandes difficultés nous attend. Sur le chemin, mieux vaut profiter de toutes les occasions pour récolter de quoi manger, et pour ça heureusement qu’il y avait Marzin car personnellement je n’imaginais pas que ça serait notre seule ressource alimentaire : quelques figues et quelques noix.

Arrivés à un point d’eau, le moniteur, Bernard, nous demande d’en prendre. Et voilà mon homme tout prêt du bord en train de remplir un de nos sacs plastiques. On nous montrera plus tard comment la rendre potable : la filtrer avec un tissu plié en 4 puis la faire bouillir.

Enfin nous arrivons sur le lieu du bivouac, le même endroit pour tous les stages qui sont organisés, comme ça si nous avons un problème ‘’tout le monde’’ sait où on est. Effectivement il n’y a aucune nourriture qui nous attend mais en même temps je n’ai pas de sensation de faim, j’ai bien déjeuné et je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est. Bernard nous explique d’abord comment construire notre cabane. Il y en a de plusieurs types : les ‘’une pente’’, ‘’deux pentes’’, ‘’sarcophage’’, ‘’tipi’’. Quelques conseils importants pour le choix de l’emplacement : le sens du vent et de la pluie, un sol plat, et l’emplacement par rapport au feu.

La cabane une pente : un tronc horizontal maintenu par deux troncs obliques en contre force, deux piliers en forme de Y. Cette cabane n’est fermée que d’un coté. La cabane deux pentes a la même base que la une pente mais elle est fermée des deux cotés. Dans la cabane sarcophage, le tronc horizontal se retrouve avec un coté posé directement au sol (l’autre bout restant maintenu par un pilier en Y). Quant à la cabane tipi, elle se structure autour d’un tronc vertical contre lequel on dispose tout autour des troncs obliques, à la manière d’un tipi.

Mais avant de passer à la fabrication des cabanes nous préférons tenter d’allumer un feu. Cette fois encore plusieurs méthodes nous sont proposées : mettre en contact de la paille de fer avec une pile électrique, utiliser un fire-steel, une loupe ou la méthode de l’archet. Et oui, nous possédons tout ce matériel dans notre sac de groupe mais, pas d’allumettes… Un autre élément inattendu est là pour nous aider : l’amadou, un champignon qui, lorsqu’il est sec et râpé, peut s’utiliser comme combustible. Youppie, après de nombreux essais enfin un feu, nous allons pouvoir aller fabriquer nos cabanes.

Et voilà l’emplacement que nous avons choisi pour notre cabane. Une arche de verdure. De ce fait, nous ne serons pas abrités seulement par des bois et fougères morts mais aussi par des feuilles bien vertes !

Lors de l’équinoxe d’automne, le week-end dernier, nous avons réaffirmé le désir de travailler sur des rites de passage pour rythmer nos vies de femmes. Quelques instants avant, lors du rituel, j’avais prié nos Dieux de m’aider à lâcher ce qui m’entrave, ce qui m’empêche d’aller de l’avant dans nos projets d’engagement, dans nos projets d’avenir, avec Marzin. Quel rapport avec ce stage de survie me direz-vous ? Eh bien, c’est avec émotion que j’ai ce jour construit avec Marzin, avec nos propres mains, une habitation pour notre couple. Ensemble nous avons choisi le lieu, ensemble nous avons posé les fondations de notre cabane. Puis, pendant que Marzin préparait la structure à recevoir un toit, je ramenais les fougères qui allaient finir de nous abriter. J’ai vécu cette construction comme un rite de passage vers la construction de mon couple avec Marzin. Nous nous sommes retrouvés comme des animaux, des gros mammifères préparant leur terrier. Je remercie la vie pour cette expérience.

Cabanes faites, nous nous retrouvons tous autour du feu, et, surprise, quelques-uns ont trouvé un peu de nourriture, des épis de maïs dans un champ non loin du camp et des châtaignes, tout pour un petit festin !

Enfin rassasiés par un peu de maïs, nous partons visiter une palombière. Cette aire de chasse guette l’arrivée des palombes aux alentours du mois d’octobre. En parlant de chasse, c’est l’heure de poser des pièges et des collets pour tenter de manger un peu de viande le lendemain…

Le soir arrive, nos châtaignes sont bouillies et nous refaisons griller un peu plus de maïs, il y a peu en volume mais ce sont des aliments assez riches en nutriments. Nous irons nous coucher sans avoir faim. Le ciel est clair et notre moniteur en profite pour nous montrer la Grande Ourse, la Petite Ourse, Cassiopée et l’étoile Polaire.

Le matin du dimanche, une fois tout le monde réveillé nous partons vite ramasser nos collets. Pour la grande joie de tous, nous trouvons un lapin (bon, un lapin fermier qui n’est peut-être pas passé là par hasard…). Qui va s’atteler à le préparer ? C’est Marzin qui s’y colle pour tout le groupe : dépecer, éviscérer, découper, pour ceux qui voudraient un cours j’ai fait des vidéos… Pour la cuisson ça sera chacun pour soi. Désolée pour les végétariens, mais quand on vit en forêt et qu’on a faim on mange tout… Quelques-uns ont même gouté des grillons grillés !

Notre stage s’achève presque. Bernard nous explique le fonctionnement de la boussole puis nous défaisons les cabanes avant de partir. Pour ma part je n’ai rien compris à la boussole, il faut dire que je commençais à fatiguer et j’ai préféré laisser faire les ‘’pro’’ pour rentrer plus vite… Il nous a quand même fallu un peu plus de 2 heures de marche pour rentrer tout en passant par les points relais de cette course d’orientation.

Arrivés à la ferme, un gros en-cas nous attend, notre week-end est terminé !

 INFORMATIONS PRATIQUES :

[Pagus] Forêt de Nébias

Maz’rin avait lu que cette forêt, aux frontières entre l’Aude et l’Ariège, est parfois appelée la « Brocéliande du Sud ». Je confirme. Le parcours labyrinthe nous plonge au coeur d’une forêt merveilleuse, avec ses lutins, fées et autres êtres du petit peuple. Ce jour là il s’est mis à faire orage et nous avons du rentrer précocement… Heureusement nous nous étions installé tranquillement pour écouter la forêt, et un arbre tout prèt nous a mis en garde que le mauvais temps arrivé.

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[Pagus] Fontaine de Fontestorbes

Bélesta est un petit village à la limite entre l’Aude et l’Ariège. On y trouve une fontaine très particulière, la fontaine de Fontestorbes, voici quelques photos suivies de l’explication du phénomène.

Unique au monde, de par sa régularité, la fontaine de Fontestorbes est l’un des phénomènes hydrogéologiques les plus remarquables du monde souterain.

Après avoir été collectées sur le plateau du  »Pays de Sault », l’eau de pluie et l’eau de fonte des neiges s’infiltrent dans la roche calcaire et s’accumulent dans d’innombrables réservoirs souterrains.

La résurgence de Fontestorbes vient alimenter l’Hers, affluant de l’Ariège. Cette résurgence est l’une des plus abondantes de France, un débit de 15200 litres par seconde a été enregistré, le 7 décembre 1966.

2 modes d’écoulement se produisent en fonction des périodes de l’année :

  • Ecoulement continu : durant 6 à 7 mois, de l’automne jusqu’au début de l’été, la fontaine coule continuellement. Son débit est important en raison des pluies et de la fonte des neiges.
  • Ecoulement intermittent : le cycle d’intermittence se produit de la mi-juin à la fin novembre. Lorsque le débit s’affaiblit, l’écoulement devient intermittent. Durant la période de basses eaux, l’eau coule fortement durant plusieurs dizaines de minutes puis la quantité se réduit pour atteindre le niveau d’un petit ruisseau et grossir de nouveau dans un phénomène d’intermittence de grande régularité.

Le cylce complet varie généralement entre 60 et 90 minutes.

L’EXPLICATION DU PHENOMENE

Voici l’explication du phénomène de lintermittence donnée par Alain Magin, ancien directeur de recherche du CNRS.

Selon lui, c’est le système de la conduite avec prise d’air qui reproduit le plus fidèlement les intermittences de Fontestorbes. Il ne s’agit pas d’un syphon; c’est le mélange d’eau et d’air qui provoque la variation du débit.

Ce phénomène s’explique de la façon suivante :

Tant que le débit d’alimentation (q) est supérieur au débit de vidange (Q), le niveau dans le réservoir reste au-dessus de l’entrée de la conduite (B) ainsi l’écoulement est constant et à plein régime. Si le débit d’alimentation (q) diminue et devient inférieur au débit de vidange (Q), le niveau de l’eau baisse dans le réservoir et fnit par libérer l’entre de la conduite (B) qui aspire immédiatement de l’air. Il y a alors un mélange d’eau et d’air, d’où diminution radicale du débit de vidange (Q) qui ne cesse cependant pas complètement et qui crée le phénomène de l’écoulement par intermittence. Puisque le débit de vidange est devenu inférieur au débit d’alimentation, le niveau de l’eau remonte dans le réservoir et finit par obturer l’entrée de la conduite (B) l’air cesse d’être aspiré et la conduite (A) se remet à couler à plein régime et ainsi de suite…

[Atelier] Le Pagus

Clairière tolosate, 4ème session, samedi 17 juillet 2010
thème : le pagus

 Mon pagus Toulousain

PLAN :

1/ Mon Monde des Sens.

2/ Mon Pagus Toulousain : des Celtes aux Hellenes.

1/ MON MONDE DES SENS

Oh-eh! Venez par ici!

Je vais vous compter ma Vie,

Dans mon nouveau petit nid,

D’une région du Midi,

Toujours en Occitanie,

Pour un temps indéfini,

De bonheur et d’euphorie.

 –

Avec ce nouveau Pays,

J’ai trouvé une nouvelle Vie,

Derrière la brume épaissie,

Par les cours d’eau du Midi,

Rêvasseries accueillies,

Lieux imaginaires promis,

Réveillent les sens endormis.

 –

Sur le terrain assombri,

Par des nuages toujours gris,

Pousse dans l’herbe grasse et verdie,

Des champignons interdits,

Par là bas et par ici,

Curiosité de la Vie,

Mon âme d’enfant attendrie.

 –

De ce Pagus envahit,

Par le bitume et la Vie

Des Humains endormis,

J’envoie tristesse pour ceux qui,

Sans même le savoir on pris,

L’habitat de mon ami,

Le petit lapin d’ici.

 –

Où j’étais et où je suis,

Mon plaisir avec la pluie,

C’est cette odeur qui la suit,

Quand notre été l’a nourrit,

De sa chaleur alanguie,

Opposés en harmonie,

Mélanges, réciproques envies.

 –

Alors mes rencontres d’ici,

Ont toutes orienté ma vie,

Vers une quantité d’envies,

D’instructions et ressentis,

Mes perceptions agrandies,

Pour, sur leur chemin de Vie,

Aider ceux qui ont envi.

 –

Que m’a appris ce Pagus?

Toucher, aider mes amis,

M’enraciner dans la Vie,

Participer au monde qui,

Sans cesse avance avec bruit,

Sans se soucier de la Vie,

Pourtant essentielle la Vie…

ENIAELLE

2/ MON PAGUS TOULOUSAIN, DES CELTES AUX HELLENES.

Les celtes sont le 1er peuple connu s’étant installé à Toulouse. Ils se nommaient : les Volques Tectosages (ou les Tolosates).

Originaires d’Europe centrale (actuelle République Tchèque), les Volques Tectosages sont arrivés à Toulouse vers le IIIe siècle avant J.C.

En 280 avant J.C., lors de la  »Grande Expédition », une de leurs expéditions guerrière, les Celtes Tectosages et leur compatriotes de Germanie, migrent vers l’Asie Mineure, ils traversent les Balkans, la Macédoine et arrivent en Grèce. Là, ils pillent le temple d’Apollon à Delphes et ramènent le trésor à Toulouse.

Trogue Pompée chez Justin, trad. E. Chambry.

« Les Tectosages, de retour à Toulouse, leur ancien pays, furent atteints de la peste et ne recouvrèrent la santé que lorsque, avertis par les réponses des haruspices, ils eurent plongé dans le lac de Toulouse l’or et l’argent qu’ils avaient acquis par la guerre et le sacrilège. »

Une autre partie des Celtes continuent leur avancée et fondent la Galatie (en actuelle Anatolie). Sont présent 3 peuples celte :

les Trocmes qui s’installent dans la ville d’Ankara

les Tectosages qui s’installent dans la ville de Pessinonte (en grec pissinous)

les Tolistobogiens : qui s’installent dans la ville d’Eccobriga.

La Galatie est annexée en 183 avant J.C. par l’Empire Romain.

Les Tectosages de Toulouse sont aussi soumis par l’Empire Romain en 104 avant J.C.

Trogue Pompée chez Justin, trad. E. Chambry.

« Longtemps après, tout ce trésor fut enlevé par Cepion, consul romain, il montait à cent dix mile livres d’argent et à cinq millions de livre d’or. Ce sacrilège causa par la suite la ruine de Cepion et de son armée et l’invasion soudaine des Cimbres tomba sur les Romains eux mêmes, comme une vengeance de l’argent sacré »

L’expression romaine  »posséder l’or de Toulouse » équivaut à  »avoir le mauvais œil ».