[Pagus] Stage de survie en nature

Fortement sollicitée par mon compagnon Marzin (vive le CE de sa boite…), je me suis retrouvée à participer avec lui à un stage de survie pour notre dernier week-end de septembre.

Les consignes étaient claires sur ce qu’on devait prendre dans notre sac ET RIEN D’AUTRE :

  • un sac de couchage
  • une tenue de randonnée
  • une paire de chaussettes de rechange
  • une tenue de pluie
  • une paire de gant, un bonnet
  • une gourde
  • une gamelle, une cuillère et un verre (en métal de préférence)
  • une lampe de poche
  • un couteau
  • un sac poubelle (30 litres)
  • appareil photos autorisé

Vous l’avez compris, pas de technologie, ce qui paraît logique, mais pas non plus de tente ni de nourriture…

RDV le samedi matin à 8h30 à  la ferme. Nous y prenons notre petit déjeuner, le dernier repas avant de partir.

Le stage, à proprement parler, commence avec la présentation de quelques exemples de pièges pour animaux. Il ne faut pas oublier de mettre un appât !

Nous partons enfin. Une marche d’un peu plus de 2h sans grandes difficultés nous attend. Sur le chemin, mieux vaut profiter de toutes les occasions pour récolter de quoi manger, et pour ça heureusement qu’il y avait Marzin car personnellement je n’imaginais pas que ça serait notre seule ressource alimentaire : quelques figues et quelques noix.

Arrivés à un point d’eau, le moniteur, Bernard, nous demande d’en prendre. Et voilà mon homme tout prêt du bord en train de remplir un de nos sacs plastiques. On nous montrera plus tard comment la rendre potable : la filtrer avec un tissu plié en 4 puis la faire bouillir.

Enfin nous arrivons sur le lieu du bivouac, le même endroit pour tous les stages qui sont organisés, comme ça si nous avons un problème ‘’tout le monde’’ sait où on est. Effectivement il n’y a aucune nourriture qui nous attend mais en même temps je n’ai pas de sensation de faim, j’ai bien déjeuné et je n’ai aucune idée de l’heure qu’il est. Bernard nous explique d’abord comment construire notre cabane. Il y en a de plusieurs types : les ‘’une pente’’, ‘’deux pentes’’, ‘’sarcophage’’, ‘’tipi’’. Quelques conseils importants pour le choix de l’emplacement : le sens du vent et de la pluie, un sol plat, et l’emplacement par rapport au feu.

La cabane une pente : un tronc horizontal maintenu par deux troncs obliques en contre force, deux piliers en forme de Y. Cette cabane n’est fermée que d’un coté. La cabane deux pentes a la même base que la une pente mais elle est fermée des deux cotés. Dans la cabane sarcophage, le tronc horizontal se retrouve avec un coté posé directement au sol (l’autre bout restant maintenu par un pilier en Y). Quant à la cabane tipi, elle se structure autour d’un tronc vertical contre lequel on dispose tout autour des troncs obliques, à la manière d’un tipi.

Mais avant de passer à la fabrication des cabanes nous préférons tenter d’allumer un feu. Cette fois encore plusieurs méthodes nous sont proposées : mettre en contact de la paille de fer avec une pile électrique, utiliser un fire-steel, une loupe ou la méthode de l’archet. Et oui, nous possédons tout ce matériel dans notre sac de groupe mais, pas d’allumettes… Un autre élément inattendu est là pour nous aider : l’amadou, un champignon qui, lorsqu’il est sec et râpé, peut s’utiliser comme combustible. Youppie, après de nombreux essais enfin un feu, nous allons pouvoir aller fabriquer nos cabanes.

Et voilà l’emplacement que nous avons choisi pour notre cabane. Une arche de verdure. De ce fait, nous ne serons pas abrités seulement par des bois et fougères morts mais aussi par des feuilles bien vertes !

Lors de l’équinoxe d’automne, le week-end dernier, nous avons réaffirmé le désir de travailler sur des rites de passage pour rythmer nos vies de femmes. Quelques instants avant, lors du rituel, j’avais prié nos Dieux de m’aider à lâcher ce qui m’entrave, ce qui m’empêche d’aller de l’avant dans nos projets d’engagement, dans nos projets d’avenir, avec Marzin. Quel rapport avec ce stage de survie me direz-vous ? Eh bien, c’est avec émotion que j’ai ce jour construit avec Marzin, avec nos propres mains, une habitation pour notre couple. Ensemble nous avons choisi le lieu, ensemble nous avons posé les fondations de notre cabane. Puis, pendant que Marzin préparait la structure à recevoir un toit, je ramenais les fougères qui allaient finir de nous abriter. J’ai vécu cette construction comme un rite de passage vers la construction de mon couple avec Marzin. Nous nous sommes retrouvés comme des animaux, des gros mammifères préparant leur terrier. Je remercie la vie pour cette expérience.

Cabanes faites, nous nous retrouvons tous autour du feu, et, surprise, quelques-uns ont trouvé un peu de nourriture, des épis de maïs dans un champ non loin du camp et des châtaignes, tout pour un petit festin !

Enfin rassasiés par un peu de maïs, nous partons visiter une palombière. Cette aire de chasse guette l’arrivée des palombes aux alentours du mois d’octobre. En parlant de chasse, c’est l’heure de poser des pièges et des collets pour tenter de manger un peu de viande le lendemain…

Le soir arrive, nos châtaignes sont bouillies et nous refaisons griller un peu plus de maïs, il y a peu en volume mais ce sont des aliments assez riches en nutriments. Nous irons nous coucher sans avoir faim. Le ciel est clair et notre moniteur en profite pour nous montrer la Grande Ourse, la Petite Ourse, Cassiopée et l’étoile Polaire.

Le matin du dimanche, une fois tout le monde réveillé nous partons vite ramasser nos collets. Pour la grande joie de tous, nous trouvons un lapin (bon, un lapin fermier qui n’est peut-être pas passé là par hasard…). Qui va s’atteler à le préparer ? C’est Marzin qui s’y colle pour tout le groupe : dépecer, éviscérer, découper, pour ceux qui voudraient un cours j’ai fait des vidéos… Pour la cuisson ça sera chacun pour soi. Désolée pour les végétariens, mais quand on vit en forêt et qu’on a faim on mange tout… Quelques-uns ont même gouté des grillons grillés !

Notre stage s’achève presque. Bernard nous explique le fonctionnement de la boussole puis nous défaisons les cabanes avant de partir. Pour ma part je n’ai rien compris à la boussole, il faut dire que je commençais à fatiguer et j’ai préféré laisser faire les ‘’pro’’ pour rentrer plus vite… Il nous a quand même fallu un peu plus de 2 heures de marche pour rentrer tout en passant par les points relais de cette course d’orientation.

Arrivés à la ferme, un gros en-cas nous attend, notre week-end est terminé !

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